REMANIEMENTS A LA TETE DE L'ETAT

Аватар пользователя Voix de Russie

Vladimir Poutine a ouvert la réunion du gouvernement du 14 novembre en annonçant la création de deux nouveaux postes : un de premier vice-Premier ministre (premier vice-président) et un vice-Premier ministre.
Le premier est confié à Dmitri Medvédev (1), jusqu'alors responsable de l'Administration du Kremlin et le second, à Serguéï Ivanov, qui continuera d'assumer ses fonctions de ministre de la Défense. Serguéï Sobianine (2), gouverneur de la région de Tioumen, prend la tête de l'Administration présidentielle.

Vladimir Poutine a également nommé Alexandre Konovalov (3) pour le représenter dans la circonscription fédérale du bassin de la Volga et Kamil Iskhakov (4) dans celle d'Extrême-Orient. Le premier, qui remplace Serguéï Kirienko (5), occupait jusque là les fonctions de procureur de la Bachkirie et, le second, qui remplace Konstantin Poulikovski, était maire de Kazan.

Le chef de l'Etat a noté que l'essentiel du travail de mise en oeuvre des projets nationaux prioritaires devait être concentré dans les mains du gouvernement. Pour organiser au mieux ce travail, a-t-il expliqué, un conseil avait été créé, dont Dmitri Medvédev, responsable de l'Administration présidentielle, était devenu le premier vice-président. "En même temps, a-t-il ajouté, je vous ai dit dès le début que l'essentiel du travail devait être concentré entre les mains du gouvernement. J'ai accepté la proposition faite par le président du gouvernement, et Dmitri Anatoliévitch Medvédev intègre le gouvernement en tant que premier vice-président."

Concernant la nomination de Serguéï Sobianine, Vladimir Poutine a expliqué que, pour être efficace, le travail au niveau fédéral ne pouvait se faire qu'en assurant une étroite coordination entre le gouvernement et l'administration présidentielle. Soulignant que la richesse de la Russie était appelée à croître grâce à la Sibérie, il a jugé qu'un Sibérien était le mieux placé pour cette tâche.

Pour ce qui est de Serguéï Ivanov, le chef de l'Etat a rappelé que lors d'une réunion au ministère de la Défense, la semaine précédente, les intervenants s'étaient plaints des problèmes que rencontrait ce ministère dans la réalisation de ses plans de développement à long terme, suite à un manque de concertation entre les diverses administrations. Aussi le gouvernement avait-il proposé de créer une nouvelle présidence du gouvernement, afin d'améliorer la coordination.

La nomination de Serguéï Ivanov est une "bonne décision", estime le ministre des Finances, Alexéï Koudrine. La réforme des Forces armées suit plusieurs axes à la fois (dont la mise sur pied de services logistique et d'entraînement uniques, la réduction de la durée du service obligatoire et la professionnalisation de l'armée), et les nouvelles fonctions du ministre de la Défense devraient faciliter sa mise en place, a-t-il ajouté. Il s'agit, en fait, de moderniser les Forces armées. Alexéï Koudrine a qualifié, par ailleurs, Serguéï Sobianine de "dirigeant régional des plus progressistes". Il a rappelé que celui-ci avait été l'un des auteurs de la loi fédérale sur les principes de l'autonomie locale.
Dans les milieux politiques, les commentaires vont bon train. Ainsi, Lioubov Sliska, première vice-présidente de la Douma (Russie unie) se dit certaine que la nomination de Dimitri Medvédev et de Serguéï Ivanov "ne manquera pas de se répercuter favorablement sur le travail du gouvernement dans son ensemble, car ces deux hommes savent prendre leurs responsabilités, rapidement et en connaissance de cause". Ces remaniements sont sans doute "un premier pas vers la mise au point de la formule de la continuité du pouvoir et du successeur" à la présidence du pays, a confié aux journalistes le leader communiste, Guennadi Ziouganov. Prudent, il ajoute toutefois qu'il faudra attendre quelque mois pour tirer des conclusions définitives.

D'une manière générale, les politologues voient dans ces nouvelles nominations un renforcement de la composante présidentielle du pouvoir. Viatcheslav Nikonov, président de la Fondation Politika, parle du "désir du Président de contrôler de manière plus serrée l'activité du gouvernement par l'intermédiaire de ses assistants les plus proches qu'ont toujours été Medvédev et Ivanov". Pour Serguéï Markov, directeur de l'Institut des études politiques, "il ne s'agit pas d'un changement de politique du Président, mais d'un renforcement du gouvernement." Ce remaniement traduit également, selon lui, un intérêt accru pour la politique de défense, pour une nécessaire cohésion des activités du complexe militaro-industriel. Quant à la nomination de Serguéï Sobianine, elle est perçue par les experts comme un renforcement de l'attention que Vladimir Poutine porte à l'importance du complexe énergétique dans la vie économique et politique du pays.

(1) Dmitri Medvédev, né en 1965 à Leningrad, fait ses études de droit dans cette ville. Le 9 novembre 1999, il est nommé responsable adjoint de l'appareil du gouvernement russe. Un mois et demi plus tard, il devient responsable, puis premier responsable adjoint de l'Administration présidentielle. Il dirige l'équipe chargé de la campagne électorale de Vladimir Poutine. Il assure, depuis le 30 octobre 2003, la direction de l'Administration présidentielle.

(2) Serguéï Sobianine, né en 1958 dans le district autonome des Khantys Mansis, fait ses études à l'Institut technologique de Kostroma, avant d'entreprendre des études de droit. Député du district autonome des Khantys Mansis à partir de 1994, il est nommé en juin 2000 par le chef de l'Etat 1er adjoint au représentant du Président dans la circonscription fédérale de l'Oural. Il était gouverneur de la région de Tioumen depuis janvier 2001.

(3) Alexandre Konovalov, né en 1968, fait ses études de droit à Saint-Pétersbourg. Ancien premier substitut du procureur de Saint-Pétersbourg, il était, depuis février 2005, procureur de la république de Bachkirie.

(4) Kamil Iskhakov, né en 1949, fait ses études de physique à Kazan. En 1989, il devient président du comité exécutif du Conseil des députés du peuple de Kazan. Elu maire de Kazan en 1991, il présidait également, depuis 1993, le Conseil des députés du peuple de cette ville.

(5) Serguéï Kirienko prend la tête de l'Agence fédérale de l'Energie nucléaire (Rosatom)