Poutine: l'Ukraine ne survivrait pas à l'adhésion à l'OTAN

Le discours prononcé par le président russe lors de la réunion à huis clos du conseil Russie-OTAN a fait sensation au sommet de Bucarest, lit-on lundi dans les colonnes du Kommersant.
Selon les données du quotidien, Vladimir Poutine a déclaré à ses collègues que Moscou considérait le rapprochement de l'OTAN des frontières russes comme une menace réelle pour les intérêts de l'Etat et a promis de prendre les mesures qui s'imposent en réponse à ce processus.
"Le président russe a évoqué la Géorgie très calmement, pour ainsi dire "en passant", a fait savoir une source du quotidien dans la délégation d'un des pays de l'OTAN. En parlant de l'Ukraine, en revanche, Vladimir Poutine a fulminé". S'adressant à son homologue américain, le président russe a déclaré que l'Ukraine n'était même pas un Etat, qu'une partie de son territoire appartenait à l'Europe de l'Est et que l'autre, considérable, lui avait été offerte par la Russie.
Comme l'affirme la source, Vladimir Poutine "a laissé entendre de façon très claire que, si l'Ukraine était tout de même admise à l'OTAN, cet Etat cesserait tout simplement d'exister. Il a, de fait, menacé la Crimée et l'Est de l'Ukraine d'annexion par la Russie".
De nombreux politologues proches du Kremlin et autres experts ont déclaré dès samedi dernier sur les chaînes de télévision russes que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN risquait d'entraîner la désintégration du pays et que, pour cette raison, l'Ukraine n'adhérerait jamais à l'OTAN. L'allusion faite par le président Vladimir Poutine à Bucarest est donc rapidement arrivée à l'oreille des Russes.
De nombreux experts se déclarent certains que les atermoiements dans l'octroi du Plan d'action pour l'adhésion à l'OTAN (MAP) à l'Ukraine s'expliquent en premier lieu par la nécessité d'obtenir, précisément au sommet de Bucarest, le concours de la Russie pour faire parvenir des cargaisons de l'OTAN en Afghanistan.
"La victoire sur les talibans et l'aboutissement logique de l'opération en Afghanistan sont très importants pour George W. Bush. Mais ce problème doit être réglé dès cet automne, avant l'élection présidentielle aux Etats-Unis, estime Andreï Serenko, expert du Centre russe d'étude de l'Afghanistan contemporain. Lorsque les talibans seront écrasés, la Russie perdra son atout principal dans le marchandage avec l'OTAN, et l'Alliance n'aura plus de raisons substantielles, à la rencontre de décembre des ministres des Affaires étrangères de l'organisation, de refuser le MAP à l'Ukraine".
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