Minsk peut bloquer le tuyau d'exportation de Gazprom vers l'Ouest

MOSCOU, 27 décembre - RIA Novosti.
La Biélorussie a refusé d'être menée à la bride par Gazprom, pourtant prêt à réduire de moitié le prix du gaz pour 2007. Gazprom est tombé dans un piège en matière d'exportation, estiment les spécialistes: Minsk est capable de bloquer entièrement les livraisons de gaz vers l'Ouest par le gazoduc Iamal-Europe.
Pour l'instant, la Biélorussie achète du gaz à Gazprom au prix le plus bas en dehors de la Fédération de Russie: à 46,68 dollars les 1.000 m3. Les pourparlers sur le nouveau prix avaient commencé au milieu de 2006, lorsque Gazprom avait annoncé un premier prix de 200 dollars à la Biélorussie. Cependant, six mois de négociations n'ont rien donné.
Les conditions que nous proposons à Minsk sont les plus avantageuses de tout l'espace postsoviétique, affirme un fonctionnaire du gouvernement proche de Gazprom. "La loyauté de Loukachenko ne vaut pas 3 milliards de dollars par an, affirme-t-il, visiblement indigné. Si l'on ajoute les avantages accordés pour le pétrole et le sucre, le montant des subventions directes russes à l'économie biélorusse constitueront 4 à 5 milliards de dollars".
Mais la Biélorussie a un atout important. En plus du contrat de livraison du gaz, il faut conclure tous les ans un contrat de transit pour l'exportation de gaz par le gazoduc Iamal-Europe, a reconnu une source proche de Gazprom au fait des pourparlers. Selon cette source, Minsk a toujours considéré comme un tout la signature de ces deux contrats. S'il n'y a pas de contrat de transit, les Biélorusses peuvent considérer ce gaz comme du gaz de contrebande et arrêter les stations de compression. La Biélorussie peut aussi prélever illégalement du gaz. "Ce gazoduc conserve une partie des ramifications qui le relient au tuyau de Beltransgaz", explique la source. Par conséquent, ils peuvent prélever facilement sur le tuyau européen la moitié de leur consommation journalière".
Selon Alexeï Makarkine, vice-directeur du Centre des technologies politiques, en coupant le robinet tous les ans et en créant ainsi des problèmes aux clients européens, la Russie risque de compromettre sa réputation, alors qu'Alexandre Loukachenko n'à rien à perdre, il est déjà considéré dans le monde entier comme un proscrit.
Le fonctionnaire bien versé dans les pourparlers entre Gazprom et la Biélorussie affirme que les Biélorusses se sont déjà approvisionnés en mazout et en charbon. "Si Gazprom ferme les vannes de Minsk, cela peut saper ses contrats d'exportation, et les pénalités dépasseront les revenus provenant de la hausse éventuelle du prix du gaz", dit-il.
C'est la Pologne qui pourrait en pâtir le plus, car elle reçoit près de la moitié du gaz qu'elle consomme via la Biélorussie, a souligné Mikhaïl Kortchemkine, directeur d'East European Gas Analysis.
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