LA RUSSIE BIEN POSITIONNEE DANS LA LUTTE CONTRE LE SIDA

par Olga Sobolevskaïa, commentatrice de RIA Novosti
"La Russie est actuellement bien positionnée pour obtenir des succès réels dans la lutte contre le VIH", a déclaré lord Chris Smith, ancien ministre britannique chargé de la culture, des médias et des sports et membre de la Chambre des lords, intervenant lundi à Moscou dans un "café scientifique" sur le VIH/sida. Il faisait partie d'une délégation d'experts spécialisés dans le sida qui devait également organiser plusieurs tables rondes à Saint-Pétersbourg, Samara (Volga) et Irkoutsk (Sibérie orientale).
"La Russie dispose d'un réseau médical avancé, d'une population bien éduquée, et le gouvernement russe est non seulement conscient de la gravité du problème, mais il octroie des fonds importants pour y remédier", a indiqué lord Smith en énumérant les avantages de la Russie en matière de lutte contre la propagation du virus. À son avis, reconnaître le problème et investir dans la prévention sont les deux premiers pas à faire pour que les gens soient au courant du virus et de ce qu'ils doivent faire en cas de contamination.
La troisième mesure à prendre face à l'épidémie, selon Chris Smith, est de garantir l'accès à des méthodes et à des moyens thérapeutiques efficaces. Le chef de la représentation russe de la multinationale pharmaceutique GlaxoSmithKline, Michael Crow, souligne que tous les médicaments antisida fabriqués par les géants pharmaceutiques mondiaux sont autorisés en Russie et que la seule question qui se pose est celle du prix. Les médicaments antisida coûtent très chers. Toutefois, se félicite Michael Crow, les fonds budgétaires accordés à la lutte contre le VIH/sida seront multipliés par 20 en 2006.
Pour Lindsay Neil, spécialiste du VIH, ancienne directrice du programme national de prévention en Grande-Bretagne et qui travaille dans le domaine depuis vingt ans, "le temps est venu de mettre en œuvre les résultats" accumulés ces derniers temps. "Nous devrions faire plus de confiance aux données déjà obtenues sur cette maladie", regrette-t-elle.
La répartition par tranche d'âge des séropositifs en Russie diffère fortement de celle observée dans les autres pays du monde au taux d'incidence élevé. Aux États-Unis, par exemple, 70% des personnes infectées sont âgées de plus de 30 ans. En Russie, 80% des séropositifs ont moins de 30 ans, précise Lindsay Neil.
Selon des experts indépendants, le nombre réel de séropositifs en Russie se situe entre 800.000 et 1 million de personnes. Tous les jours, plus de 100 nouveaux cas de VIH/sida sont recensés en Russie, se plaint Vadim Pokrovski, directeur du centre fédéral pour la prévention et la lutte contre le sida relevant du ministère de la Santé. "On peut affirmer qu'un Russe sur cent cinquante est atteint du virus", déclare-t-il, avant d'ajouter que 37.336 nouveaux cas d'infection ont été recensés au cours de l'année 2004.
"S'il y a encore quelques années presque 90% des personnes infectées étaient des toxicomanes par voie intraveineuse, explique la présidente du comité de la Douma pour la santé, Tatiana Iakovleva, cette maladie commence à pénétrer dans les couches plus aisées, et les Russes sont de plus en plus nombreux à contracter le virus par voie sexuelle. Toutes les couches de la population sont actuellement exposées au risque".
On ne peut arrêter la propagation du virus que par des efforts communs, conclut Tatiana Iakovleva. À l'heure actuelle, une centaine d'associations internationales et russes travaillent dans la lutte contre le sida en Russie. Leur rôle consiste à faire de la prévention, à promouvoir un mode de vie sain et à protéger les droits des Russes séropositifs. En 2005, le patronat et les médias ont rejoint la lutte contre le sida.
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